Notre Dame n’est pas notre drame mais notre espoir

Le 15 avril 2019 est une date que le monde entier retiendra pour être à la fois le pire incendie que la capitale ait connu depuis les communes en 1871, et la peur de la destruction d’un des fleurons de l’architecture gothique. Mais l’homme se relève toujours et prouve de tout temps sa volonté de rebâtir et marquer l’histoire. Réaliser que le monde entier met tant d’espoir dans le travail qui s’entreprend est réellement touchant. Merci à toutes et à tous pour votre soutien.

L’hôtel de ville de Paris, détruit comme le palais des Tuileries, deux ailes du palais Royal et la plus grande partie du palais de justice les 23 et 24 mai 1871. Seul le palais des Tuileries a disparu.

Au chevet de Notre Dame

Depuis le 15 avril, 80 artisans, maçons, ferronniers, cordistes et « bâchistes » ont été mobilisés en urgence pour protéger le bâtiment et préparer les travaux. « Il nous faudra quatre mois pour réellement consolider la cathédrale » disent-ils.

Un premier bâchage provisoire a été mis en place avant une réalisation d’un véritable parapluie qui sera installé dans un deuxième temps. Le renfort des pignons de transepts nord, qui menaçait de s’effondrer, sud et ouest ont été réalisés.  Les rosaces qui ont miraculeusement résisté à la chaleur sont placées sous filet.

Il sera ensuite fabriqué un plancher sous la bâche pour équilibrer la poussée naturelle des contreforts et protéger les murs de la cathédrale d’effondrement pouvant être provoqué par le vent. Paolo Vannuci, ingénieur au CNRS, souligne que « Notre-Dame ne serait pas capable de supporter des vents de plus de 90 km/h ».

Il faudra également déposer tous les vitraux latéraux sauf les rosaces, pour installer un plancher inférieur situé à 30 mètres de hauteur et ainsi restaurer les voutes fragilisées.

L’échafaudage actuel sera maintenu et prolongé pour s’élever au fait de la future flèche. C’est incroyable mais mise à part sa partie centrale qui a fondu et a été arrachée par la chute de la flèche, la structure a résisté aux 800° de l’incendie.

C’est alors que les restes de la charpente calcinée, gravats et mobiliers détruits à l’intérieur de la cathédrale pourront être dégagés par un robot.

Le grand orgue est sauf

Le plus imposant instrument des cathédrales de France et l’un des cinq plus beaux et monumentales orgues du monde, œuvre du facteur d’orgue Cavaillé Coll, a été préservé de l’incendie. Les huit mille (invariable)tuyaux en étain et plomb ou bois n’ont ni brulé, ni fondu. Les tuyaux et la machinerie seront juste dépoussiérés. L’actuel titulaire de l’orgue, Johann Vexo, précise que la nature des voutes et de la charpente, participait selon lui à créer une acoustique inégalée.

Les trésors sont sauvés

Les dévots pourraient croire à un miracle : La majeure partie des trésors de Notre-Dame a également été sauvée. Une cellule d’urgence a été montée pendant l’incendie pour sauver le trésor, constituée du directeur des patrimoines, de l’architecte en chef des monuments historiques, d’un conservateur, d’un membre du ministère de la culture et d’une équipe de pompiers et de policiers.

La sainte couronne achetée par Saint Louis en 1206 135000 livres tournois, soit l’équivalent de 4,185 milliards d’euros, la moitié du budget royal annuel d’alors, est indemne et gardée dans un endroit tenu secret. La tunique de Saint Louis, le morceau de croix et le clou de la Passion ainsi que d’autres reliques, œuvres et objets ont été transportés dans les réserves du musée du Louvre.

13 des 76 Mays commandés presque chaque année, de 1630 à 1707, par la Corporation des orfèvres parisiens pour les offrir chaque printemps, le 1er mai, à leur cathédrale en l’honneur de la Vierge Marie étaient accrochés dans les chapelles de la nef. Endommagés, ils ont été transportés au Louvre pour être déshumidifiés et restaurés.

Une énigme subsiste : Le coq qui surmontait la flèche, supposé contenir les reliques de saint Denis et de sainte Geneviève, était vide…

La descente du saint esprit – Jacques Blanchard – 1634 et La lapidation de saint Étienne – Charles Lebrun – 1651

Et après ?

La « forêt » tout comme l’ensemble de la cathédrale a été numérisée en 3D une quinzaine de fois dont la dernière début 2019. Une nouvelle numérisation devra être entreprise pour effectuer une analyse comparative et évaluer l’impact précis du sinistre sur la stabilité du monument.

Il restera à choisir un projet architectural de reconstruction. Participer à la polémique qui se développe autour des options d’architecture a-t-il réellement plus d’intérêt que de nous rassembler autour de la réédification ?

19, rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois
75001 Paris

+33 (0)1 40 41 96 42

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